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La Crise de 1929 : Krach Boursier et répercussions mondiales

La crise bancaire de 1929 demeure un tournant historique marquant. Cet effondrement économique spectaculaire, amorcé par le krach boursier à Wall Street le 24 octobre 1929, ne se limita pas aux frontières américaines et eut des conséquences désastreuses à l’échelle mondiale. Mais que s’est-il exactement passé, et comment cet événement a-t-il pu impacter tant de nations à la fois ?

Image de l'articleLa Crise de 1929 : Krach Boursier et répercussions mondiales

Publié le 31/10/2023 à 00:10

Auteur: Shiido Discord

I. Le Jeudi Noir : le début d’une catastrophe

Le 24 octobre 1929, surnommé « Jeudi Noir », marque la date fatidique du krach boursier à la Bourse de New York. Après des années de croissance ininterrompue et une spéculation effrénée, le marché s’effondre brutalement à Wall Street.

A. L’euphorie des années folles

Durant les années 1920, les États-Unis connaissent une période de prospérité sans précédent. C’est l’ère du jazz, des flappers, et d’une foi inébranlable en la croissance économique. La bourse devient le reflet de cette euphorie nationale, avec des actions atteignant des sommets historiques. L'expansion des industries automobiles et radiophoniques, ainsi que l'essor de la consommation d'électroménager, ont été parmi les facteurs qui ont alimenté la prospérité des années 1920.

B. La spéculation : un jeu dangereux

Tandis que la confiance grandit, de plus en plus d’Américains investissent en bourse, souvent à crédit. Cet endettement massif alimente une bulle spéculative prête à éclater. En effet, contrairement à quelques années plus tôt, l’Américain moyen investit en bourse. De nombreux américains s’endettent donc dans les années 1920. Les banques jouaient un rôle actif dans cette spéculation, encourageant l'achat d'actions à crédit par le biais de prêts marginaux. Ces prêts permettaient aux investisseurs d'emprunter une grande partie des coûts d'achat des actions.

C. L’effondrement inattendu

Malgré les avertissements de certains économistes, peu anticipent la chute brutale des valeurs. En quelques jours, des milliards de dollars de richesse papier sont anéantis, plongeant les investisseurs dans le désarroi. Certains ont attribué le crash boursier à des facteurs tels que les révisions de la structure fiscale qui ont diminué la demande des consommateurs, ainsi que la sécheresse qui a touché le sud des États-Unis dans les années 1920, affectant gravement le secteur agricole.

II. Des États-Unis au reste du monde : l’expansion d’une crise

Si l’épicentre de cette catastrophe économique se trouve à Wall Street, les ondes de choc se propagent rapidement à travers le monde.

Schéma représentant la transmission de la crise au reste du monde

A. Le système bancaire en déroute

Des banques, d’abord américaines puis européennes, fragilisées par la Première Guerre et les réparations, s’effondrent à cause des retraits massifs, notamment suite au rapatriement des capitaux américains. L’économie allemande, déjà instable par des événements antérieurs, est fortement touchée, entraînant une hausse du chômage et plongeant de nombreux Allemands dans la pauvreté. Il s’agit d’un des facteurs d’ascension du nazisme dans les années qui suivent. De plus, les dépôts bancaires n'étaient pas assurés, donc lorsque les banques échouaient, les individus perdaient toutes leurs économies, aggravant encore la crise économique.

B. Le commerce mondial paralysé

La confiance s’effrite, les crédits se raréfient, et le commerce international subit une contraction drastique. Les pays dépendants des exportations, comme l’Australie avec sa laine ou le Brésil avec son café, sont durement touchés. Partout le chômage augmente, et la misère par la même occasion. La plupart des pays se replient sur leur propre économie. La conférence de Londres en 1933 qui avait pour but de résoudre la situation se conclue par un échec cuisant

C. L’ascension des politiques protectionnistes

Pour protéger leurs économies nationales, de nombreux pays adoptent des mesures protectionnistes. Les États-Unis instaurent la loi Smoot-Hawley en 1930, imposant des droits de douane élevés sur de nombreux produits importés, ce qui exacerbe encore les tensions commerciales internationales. Bien que la loi Smoot-Hawley ait été conçue pour protéger les entreprises et les agriculteurs américains de la concurrence étrangère, elle a été largement critiquée pour avoir aggravé la Grande Dépression.

III. Les conséquences politiques et sociales de la Grande Dépression

La crise économique engendre des bouleversements politiques et sociaux majeurs partout dans le monde.

A. La montée des extrémismes

La détresse économique alimente la montée de mouvements politiques extrémistes, notamment en Europe. L’Allemagne voit l’ascension fulgurante d’Adolf Hitler et du Parti nazi (au détriment de la république de Weimar), tandis que d’autres pays se tournent vers des formes autoritaires de gouvernement. Outre l’Allemagne, d’autres pays, tels que l’Italie et l’Espagne, ont également vu une montée des mouvements fascistes en réponse à la crise économique.

B. Les tentatives de redressement

En réponse à la crise, des initiatives majeures de redressement économique sont déployées à travers le monde. Aux États-Unis, le New Deal de Franklin D. Roosevelt est mis en place. En France, les Accords de Matignon en 1936, sous le gouvernement du Front Populaire, instaurent des réformes majeures pour protéger les travailleurs. D'autres plans tels que le PWA (Public Works Administration) et la TVA (Tennessee Valley Authority) aux États-Unis ont également été mis en place pour fournir des emplois et stimuler la croissance économique. Ces mesures, bien que sujettes à débat, sont fondamentales pour stabiliser et relancer certaines économies touchées.

C. Une transformation sociale profonde

La Grande Dépression modifie en profondeur les relations entre l’État et ses citoyens, instaurant une demande accrue d’interventionnisme étatique et de filets de sécurité sociale pour protéger les plus vulnérables. La majorité des États touchés ont en effet remis en cause le libéralisme économique afin de sortir de la crise.

Conclusion

La crise de 1929 est sans conteste l’une des plus grandes débâcles économiques de l’histoire moderne, avec des répercussions qui ont ébranlé non seulement les marchés financiers mais aussi les structures sociales et politiques de nombreux pays. Les ondes de choc du krach boursier ont rapidement traversé les océans, faisant s’effondrer banques et industries, et jetant des millions de personnes dans le chômage et la précarité.

Toutefois, comme souvent dans les moments les plus sombres de l’histoire, cette période a aussi été un catalyseur de changement et d’innovation. Les réponses politiques et économiques à la crise, comme le New Deal aux États-Unis ou les Accords de Matignon en France, bien qu’elles aient été sources de controverses, ont aussi pavé la voie à de nouvelles formes de gouvernance, de régulation économique et de protection sociale. Ces réformes ont non seulement aidé à stabiliser et à relancer les économies touchées, mais ont également posé les bases de systèmes économiques et sociaux plus résilients.

En fin de compte, la crise de 1929 et les années qui ont suivi ont été une leçon douloureuse sur les dangers d’un capitalisme non régulé et sur l’importance d’une gouvernance éclairée. Elles ont rappelé à la société mondiale l’importance cruciale d’équilibrer la croissance économique avec la protection sociale, et d’assurer que la prospérité est partagée équitablement.

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